Saut de la Foi et vie d’après

19:56, le soleil est couché depuis un moment, c’est une soirée sans lune et un ciel constellé de milliards d’étoiles et de la merveilleuse parade des planètes veille sur cet instant.

Post Temazcal, dans mon hamac, apaisée, j’écoute la symphonie nocturne de la forêt tropicale où je vis depuis maintenant un peu plus de cinq mois.

Ça a été rude, mais là ça va, je suis juste bien.

C’est que l’endroit en lui-même est déjà un catalyseur puissant. C’est vrai, on fait pas deux pas sans croiser une Plante Sacrée ici. La fenêtre de ma première chambre donnait littéralement sur Chakrunazilla, le plus grand individu de cette plante que j’ai pu voir. Désormais, je donne sur des bananiers, des lys de Pâques et des boutons d’or géants, c’est vachement plus calme mes nuits.

En plus de ça, ajoute la vie en communauté, car l’endroit où je vis accueille entre 5 et 13 résidents selon les semaines, composés de personnes vivant sur place de façon permanente, de saisonniers, de volontaires (c’est comme ça que je suis arrivée ici) et de visiteurs occasionnels. Si tu ne me connais pas, sache que jusqu’ici, je me définissais comme une ermite. Tu vois le challenge ?

Intuitivement, j’ai toujours recherché une vie simple, laissant tomber les artifices les uns après les autres. Mais je reste une fille née et ayant vécu la majeure partie de sa vie en ville avec toutes ses commodités, son confort, mais aussi ses défauts et ses pièges.

Aujourd'hui, j’ai le bonheur d’avoir fait un flex transcendantal me permettant d’expérimenter une vie simple et tellement plus riche. Sur la pancarte, c’est marqué « Plant Sanctuary », mais la réalité, c’est que c’est un sanctuaire pour tous les êtres vivants. Le gardien de la terre dit souvent que les gens sont comme des plantes. Moi, je dis que les gens sont comme des Plantes Sacrées. Si on est au bon endroit, on pousse, on grandit et on croît pour devenir des Médecines sacrées. Car oui, c’est ma vision, chaque humain est porteur de sa propre médecine et il ne tient qu’à nous de se mettre au service pour la découvrir et la partager.

Aussi, chaque jour apporte naturellement son lot de process, de challenge, d’apprentissage, de grâce, de contemplation, de surprise. De VIE. Ça flow, aucune journée ne se ressemble, et tu veux le meilleur ? J’ai atteint l’un des nombreux goals de ma vie, ne plus avoir à être réveillée par une fucking alarme. Et pense pas que je me lève à 10h, non, ici c’est la vie de la forêt, à 6h tout le monde est naturellement réveillé (ou alors ce sont les singes hurleurs qui te réveillent…). Bref, ma vie a (encore) changé et j’adore ça. Élu l’un de mes meilleurs sauts de la Foi.

Cette expression, saut de la Foi, c’est pas la première fois que tu la croises sur ce blog. Je prends l’occasion de te partager mes pensées à ce sujet.

Si ces 5 dernières années m’ont enseigné quelque chose, c’est bien que la vie se navigue à vue. Que de faire des plans, de se pré-occuper, de s'inquiéter, de tenter de contrôler, de raisonner (mentalement), de calculer, tracer, pré-voir, c’est juste ralentir le mouvement de la Vie. J’ai appris que la vie propose et que nous devons en disposer. Mais pour que la Vie puisse proposer, encore faut-il avoir l’espace disponible pour entendre, recevoir. Classic punchline: on ne peut pas remplir une coupe déjà pleine.

Alors j’ai commencé à vider ma coupe. De quoi ? De croyances, à mon sujet, au sujet de ce qu’est supposée être la vie. De ma vision, sur moi-même, ma réalité, mon environnement. De conditionnements, ceux reçus par mon éducation, scolaire et familiale, ou encore de ma société, des références de celle-ci. Je me suis séparée de certaines influences comme les médias, la politique, certains contenus, certaines personnes, certaines œuvres populaires.

Puis j’ai pu commencer à recevoir, bien que ce processus soit loin d’être terminé. C’est concomitant, communiquant et évolutif. Plus tu laisses aller ce que tu n’es pas, plus la Vie t’offre des opportunités pour retourner à ce que tu ES. Enfin, elle te les offre en PERMANENCE et depuis toujours, c’est juste que tu (re)deviens à son écoute. Mais encore, faut-il avoir le courage de suivre ces opportunités. Et je dirai même que ça demande plus, ça demande ce fameux saut de la Foi et je vais t’expliquer pourquoi:

Dans une société ou on nous dit que tout doit être pré-vu et pré-paré (ton avenir, ta retraite, ton épargne, ton crédit, tes rendez-vous, tes repas, ton itinéraire, ta journée, ta semaine, ta vie…), lorsque la Vie, la vraie, se présente, via une opportunité ou parfois même juste un ressenti, une UNtuition, une sensation, on lui claque la porte au nez. Parce qu’on ne sait pas accueillir l’UNconnu. Parce que changer de route car “j’ai senti que c’est juste pour moi” n’est pas un argument valable dans cette société. Parce qu’on marche à l’analyse mentale et non au ressenti.

Du coup, quand on a changé de perception, qu’on a compris que l’ancienne façon de prendre des décisions ne fonctionne pas, mais qu’on est pour autant pas encore habitué à fonctionner “naturellement”, en suivant intuitivement cette force de Vie en nous, et que viennent alors cette intuition, puis juste après tout un tas de calculs et d’anticipation parce que les conditionnements, bien qu’à l’agonie, sont encore présents. Le saut de la Foi, c’est ça. C’est d’être entre les deux, coincé entre notre mental et notre cœur, d’avoir peur de la suite, peur de quitter ce qu’on connait, peur de perdre, peur de manquer, peur d’échouer, peur de prendre la mauvaise décision, et qu’on saute quand même.

C’est quand tu décides de suivre cette UNtuition défiant toutes tes peurs et tes conditionnements. C’est quand tu choisis de prendre ce virage allant à l’opposé du chemin prévu, mais qui te ramène pourtant dans le Courant Universel de ton évolution. Ça demande de la Foi, car souvent, cet appel te guide dans l’inconnu, loin de ta zone de confort et de prévisions.

Nous marchons par la Foi et non par la vue”, 2 Corinthiens 5:7.

Carrément, je te cite la Bible maintenant, et si tu me connais ou si tu suis mon œuvre depuis un moment, tu comprends le chemin parcouru. Il y a 2-3 bonnes punchlines, il faut se l’avouer.

Plus sérieusement, je t’explique comment je comprends cette phrase: la vue, ou vision, notre vision du monde est essentiellement un mélange d’apprentissage, de conditionnements, d’expérience, de savoirs et de Conscience. La physique quantique nous le dit, la matière réagit en fonction de son observateur. Moi, j’entends, la réalité est soumise à nos propres filtres puisque la matière dépend de son observateur. Exemple: j’aime bien les serpents, j’ai été bénévole dans un vivarium étant ado. Je les ai étudiés et ai passé du temps avec. Dans ma famille, personne n’a de phobie concernant les reptiles. Mon savoir, mon expérience, mon éducation et ma conscience font que je vois dans le serpent un animal comme un autre, pas plus dangereux, ni même une menace. Pour une personne qui a été mordue par un serpent, ça sera différent. Pour un phobique des serpents, encore autre chose, car leurs expériences, leurs savoirs, leur conscience et peut-être leurs éducations sont différentes des miennes. Ça peut même être une raison culturelle. La matière (le même animal) se montrant donc ici sous un jour différent selon son observateur.

Un autre élément déterminant dans ma non-peur des serpents, particulièrement aujourd’hui, vivant dans le pays dénombrant le plus grand nombre de serpents venimeux et mortels, est le fait que je crois sincèrement que rien n’arrive par hasard. Accident, maladie, décès, rien. C’est ma Foi. Je sais comment me comporter pour réduire les “risques”, et je le fais, mais en vrai, si je n’ai pas peur d’être mordue, ou que la montagne s’écroule sur moi, ou que mon avion se crash, que mon appartement soit cambriolé ou d’avoir un accident de voiture… Je pourrais continuer, mais tu vois où je veux en venir. Je n’écoute pas la peur, car je sais que ce qui doit arriver arrive et que rien ne peut me protéger de mon propre Chemin. T’as bien compris, c’est pas qu’il n’y a pas de peur, non, elles sont toujours là. Mais je les file en petit-déj’ à mon courage et à ma Foi.

Aussi, il vaut mieux marcher par la Foi (avoir confiance en la Vie, ou Dieu, ou Allah, ou Jah, ou Le Grand Esprit, La Source…) que par la vue (le résultat de nos conditionnements et raisonnements).

Ce saut de la Foi, comme dit plus haut, c’est évolutif. Ça te demande de lâcher de petites choses qui paraissent énormes sur le moment. Et puis un jour, tu te retrouves face à un saut tellement énorme que tous ces petits sauts de la Foi effectués précédemment finissent par paraître de mignons petits plongeons depuis le plongeoir d’un mètre. La Vie t’initie, t’apprend et te permet d’acquérir ou plutôt de retrouver cette compétence petit à petit, car elle est des plus essentielles. Savoir écouter ce Courant de Vie et le mettre en place matériellement en conséquence est une des clefs les plus importantes, car c’est ce même courant qui instantanément t’informe si une situation, personne, objet, lieu, proposition, etc. est juste pour toi.

Et quand t’atterris alors, il se passe quoi ? C’est le plus beau. À chaque saut de la Foi effectué, la Vie m’a encore plus “récompensée” que mes plus grands espoirs et mes plus beaux rêves. J’utilise récompensé entre guillemets, car c’est ce que j’avais l’habitude de penser. Mais récemment, j’ai compris que cette vision, ce mot, sous-tendait une notion de mérite, de “bravo t’as bien fait ton travail, voilà un susucre”, alors que c’est pas vraiment ça. C’est plus une question d’alignement. Ton saut de la Foi t’aligne à ton Chemin, tu te retrouves donc dans une dimension plus “haute”, alignée à ton Essence.

Donc forcément, en suivant les Lois universelles de Vibration et de Causalité, tu te retrouves dans une réalité correspondant au choix effectué, celle-ci étant conforme au mouvement de Vie dont tu as écouté l’appel. Certains appellent aussi ça un saut quantique…

Mais attention, ne soit pas aussi crédule que moi. Être alignée et suivre son UNtuition, ça ne signifie pas qu’on arrive d’un coup au pays des Bisounours où tout est beau et harmonieux, qu’on est autant en Paix que semble l’être le Dalaï Lama et que la Vie devient un long fleuve tranquille. J’aurais kiffé honnêtement, et je pensais sincèrement que c’était le goal. Et peut-être qu’à un certain point de l’évolution ça l’est, what do I know ? Ce que je sais, c’est que c’est pas comme ça ici et maintenant. La Vie est aussi faite de challenge, de moments moins cool que les autres. De situations inconfortables, d’instants de doutes et d’émotions fortes, car c’est comme ça qu’on évolue. C’est inévitable dans cette dimension, c’est ce qu’on est venu expérimenter.

Mais ces fameuses périodes challengeantes, elles sont bien plus faciles à accueillir lorsque tu es proche de ton Courant et de ta Foi. Chaque jour, même le plus moisi, le plus pourri et émotionnellement épuisant devient alors une bénédiction.

Enfin, souviens-toi que suivre ta peur ou ta Foi, c’est de toute façon faire confiance à une sensation invisible, alors choisis sagement. Entretien ta Foi et garde tes idées-hauts (idéaux).

À tout bientôt,

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El Temazcal